Au mois de mai 2012, en collaboration avec les professionnels du musée, Jacques Declercq anime un atelier de gravure au musée de l’estampe originale de Gravelines pour les élèves d’une classe de sixième du collège Maxime Deyts de Bailleul. Les enfants s’initient à la gravure sur des supports faciles à creuser. Ils fabriquent également sous la direction bienveillante de l’artiste des éléments de pâte de papier faits de creux et de pleins, qui sont ensuite disposés sur des bandes de tarlatane et mis à sécher. La journée se termine par une visite guidée du musée.
Jacques Declercq, artiste graveur né en 1930 à Calais, a pratiqué la gravure sur bois durant plusieurs années. Par la suite, il s’est appuyé sur son expérience et sa maîtrise de la technique pour élaborer des œuvres originales et personnelles qui ont évolué avec le temps.
Au cours de ses promenades régulières au bord de la mer, il observe les traces de l’eau et du vent dans le sable, il ramasse fragments de bois, cailloux, galets portant aussi les marques des éléments. Naît alors le désir de rivaliser avec la nature. Il se met à fabriquer ses encres et ses papiers, il se prête à des expérimentations, utilisant sa presse pour créer des empreintes plus ou moins profondes, des reliefs plus ou moins saillants, des couleurs plus ou moins lumineuses. Il parle d’une « approche sensuelle et tactile de l’estampe », comme s’il voulait davantage éprouver les sensations que la gravure lui a toujours procurées.
Plus tard, son travail devient plus épuré. Il semble revenir à la gravure, sans les outils et sans les images qui vont avec. Il utilise de la tarlatane sur laquelle il dépose sa pâte à papier, jouant sur les pleins et les vides, installant ses pans de papier dans l’espace comme une espèce de dentelle avec laquelle la lumière joue.
Le résultat de ces deux ateliers est présenté au collège lors de l’inauguration. Dans la salle eroa sont exposées dix œuvres de Jacques Declercq qui permettent de comprendre l’évolution de son travail d’artiste graveur, mais aussi de Gustave Doré et d’Étienne Hajdu, toutes empruntées au musée de Gravelines.