Ce samedi, les élèves ont découvert l’affiche et les flyers du vernissage de l’exposition réalisée autour de l’hétérotopie. Et quelle plus belle (re)présentation du concept que cette maquette de voiture-cinéma ? Une intention en soi. Car si le cinéma, ou plus précisément la salle de cinéma, répond déjà à cette idée d’espace concret qui abrite l’imaginaire, à l’image du train qui peut en cacher un autre, la référence double le propos et convoque l’utopie, fût-elle politique. Car c’est bien aux pionniers du cinéma soviétique que l’on pense en regardant ce wagon, celui-là même qui abritait une réalité en train de s’écrire, non telle qu’elle était, mais telle qu’elle devait être.
Le jeu d’échelle et l’absence de profondeur de champ suggèrent quant à eux le bricolage cinématographique primitif ou l’incrustation sur fond vert, celle d’un imaginaire que la netteté du premier plan rend réel, quand le réel de la toile de fond s’évanouit dans un flou tout fictif. Une invite à concrétiser ses rêves ? A travers le filtre de l’art, c’est bien à cet exercice que les élèves s’essaient, en imaginant et proposant des gestes à poser, « think in progress » que le vernissage viendra figer de manière éphémère avant de laisser, nous pouvons l’espérer, cette matière nourrir leur perception et appréhension du réel.
Simon Rongère