Les cassettes sont des peintures d’un abord énigmatique : représentées de face, ce sont les ensembles de pignons qui permettent de démultiplier l’effort, d’adapter la force musculaire au relief de la route. La cassette, presque plus que le pédalier, est l’interface entre l’homme et son environnement : en changeant de rapport, le développement se modifie, la distance parcourue par la roue lors d’un tour de pédalier évolue.
« Quant à nous, nous exigeons l’unité de la politique et de l’art, l’unité du contenu et de la forme, l’unité d’un contenu politique révolutionnaire et d’une forme artistique aussi parfaite que possible.
Les œuvres qui manquent de valeur artistique, quelque avancées qu’elles soient au point de vue politique, restent inefficaces. » (Mao Zedong, Le petit livre rouge des citations du Président Mao Zedong, 1964)
La course, c’est le moment où l’humain devient sur-humain, le coureur fait corps avec sa machine, «le prolongement métallique de notre squelette»(Alfred Jarry), et on ne sait pas qui est au service de qui. Le vélo est aussi ce moyen de transport individuel, où on ne dépend que de soi-même pour avancer ; et si on n’avance pas, on tombe.
Le dernier jour de l’exposition, Yves Brochard, rejoint dans la journée par Claude Darras, a animé un atelier où les élèves de la 4è1 ont pu aborder différentes questions autour de la création artistique et le processus de travail de l’artiste, d’abord par une série de références, puis par un travail qui s’est prolongé toute la journée en atelier. Les élèves ont ainsi produit des travaux en terre glaise, à partir d’une consigne : comment puis-je mettre en place un procédé qui permette à l’œuvre de s’élaborer toute seule, que les questions et les décisions qu’il y a à prendre au long de la création se résolvent d’elles-mêmes.
Dans une ambiance à la fois studieuse et foisonnante, chacun a pu chercher à s’emparer de la question, épaulés par Yves et Claude qui répondaient volontiers à leurs sollicitations.
Ensuite, les travaux des élèves ont été présentés au moment du vernissage de l’exposition qui clôturait cette journée.
Michael Lilin