Narimane Mari – Collège Paul Machy – DUNKERQUE – juin 2017

Après s’être confronté à diverses pratiques les années précédentes ( photographie, peinture, gravure, dessin, collage, etc…) au sein de l’EROA, nous nous sommes attelés à collaborer avec la cinéaste Narimane Mari. Gageure que celle d’envisager une pratique cinématographique avec les élèves ! Initialement la pratique de la cinéaste devait permettre aux élèves d’ insérer leur ressenti face au film par l’intermédiaire de la bande son ! ! En effet les spectateurs sont invités à imaginer , inventer le son , le bruit sur ces images de « chorégraphie »  urbaines! Narimane Mari filme dans plusieurs villes du monde les espaces urbains et ceux qui les vivent, les flâneurs , les travailleurs , les usagers mouvants qui rythment et font le récit des villes. Elle a choisi de filmer ces instants de vie sans enregistrer la bande son directe afin de permettre à d’autres de la créer et faire de ces images un espace dans lequel chacun peut composer sa propre mélodie urbaine : dire, chanter, exprimer le monde, sa ville , sa vie … !

Une première rencontre avec la cinéaste a eu lieu en décembre 2016 au collège, où elle est venue présenter son travail et envisager d’intégrer les bandes sons inventées par les élèves ! Cependant entre temps sélectionnée pour la documenta de Kassel ; l’artiste n’a pu s’échapper du tumulte de la création et de nos vies courantes … et il a fallu que nous trouvions une parade ! Comment dès lors que nous avions vu les images de ces scénettes de la vie courante réaliser un travail avec les élèves ? Nous avons opté pour des photogrammes extraits du film et avons sollicité les élèves pour y placer et y inscrire leur ressenti , leur émotions afin que le son soit incarné par cette prise de parole écrite qui compose avec les images fixes ! Une image, une expression, un mot! Lorsque le texte fait corps avec l’image ! Ainsi certains élèves ont dénoncé, poétisé, politisé l’image de leur choix !

Une IMAGE, des POEMES  (écrits des élèves de la section ULIS sous l’égide de Madame I.Bellenger)

L’ARBRE AU VIOLON

A partir de l’idée d’Alexandre

L’arbre est triste parce qu’il est malade

La nature est en mauvaise santé,

Il aimerait partir en promenade,

Il veut vivre loin de la saleté.

Il aimerait vivre à la campagne

Pour changer d’air.

Il aimerait aller à la montagne

Se rouler par terre.

Du violon, il se met à jouer

Car sa souffrance a trop duré

Mais les gens ne lui montrent aucun intérêt.

Pourtant, les hommes sont bêtes à pleurer

Car, c’est grâce à lui qu’ils peuvent respirer.

Menel-Marianne-Laëtitia

L’ARBRE AU VIOLON

A partir de l’idée d’Alexandre

Arbre, arbre, malheureux tu es

Dans cette grande ville polluée;

Tes soucis tu voudrais oublier

En faisant ton violon pleurer.

Tu vois que les gens qui passent sont gris,

Mais personne, personne ne t’écoute ici

Ils se moquent bien de tes ennuis.

Tu voudrais vraiment t’échapper

Pouvoir enfin à nouveau respirer

Et retrouver l’amitié dans la forêt.

Et à tout ceux qui s’en moquaient

Tans pis pour eux, s’ils s’asphyxient

En négligeant notre belle planète.

Les hommes sont tellement bêtes !

Hugo L-Vincent-Medhi

L’ARBRE AU VIOLON

A partir de l’idée d’Alexandre

J’ en ai assez de souffrir,

Beaucoup trop de pollution !

Je rêve souvent de partir,

Loin d’ici sur une île;

Et ne jamais revenir dans cette ville.

Les gens passent devant moi sans réagir,

Ils me laissent petit à petit mourir

En me jetant leurs cigarettes

Et leurs vieilles canettes.

C’est pourtant leur vie qu’ils détruisent …

Quelques images interprétées par les élèves.

Nicolas Declercq