SARAH MANON THIRRIOT – Dépaysé – Lycée Paul Hazard – ARMENTIERES

Certains décors naturels ont acquis une renommée mondiale, tels que le Parc de Yellowstone aux États-Unis, les pyramides d’Égypte ou encore le Mont Saint-Michel. Ils sont chargés d’histoires variées, mêlant récits de souvenirs humains et fictions, et largement diffusées à travers les nombreuses images disponibles sur internet. Il est possible que ces paysages aient en définitive la capacité de signifier quelque chose de profond pour le plus grand nombre, exprimant des peurs, des aspirations ou des expériences communes à travers des images puissantes et universelles, où l’individu se sent rejoint par d’autres et partage cette émotion existentielle.

Le paysage est-il une réalité, un objet qui existe en dehors de nous, autonome et cohérent ? Est-il une image, une représentation mentale, culturellement déterminée, compilant les préjugés et les affects, les valeurs morales ou l’histoire collective ? Est-il enfin une simple image cadrée par le photographe et précédemment le peintre, un reflet, une surface, une illusion ?

Le cours d’arts plastiques, parce qu’il fabrique et manipule des représentations est le lieu où il s’agit de mettre en question celles-ci afin de les réévaluer et de les dépasser.

A travers la rencontre des deux artistes invitées, les élèves de première spécialité arts plastiques ont pu expérimenter différentes approches du paysage et plus généralement de l’espace.

Nous expérimentons le paysage à travers notre perception, notre interprétation et notre communication à son sujet. Ces trois processus mentaux s’entremêlent dans notre cerveau, constamment, modifiant notre conception d’un paysage spécifique ainsi que du concept de paysage en général. Notre manière de regarder le monde est teintée par nos désirs, nos croyances et nos émotions, profondément enracinée dans notre culture au point que nous les considérons comme naturels.

Avec Bianca Dacosta (née en 1986 à Rio de Janeiro), dont le film Interior da Terra est  à la fois documentaire, politique, scientifique et esthétique, le deuxième groupe de première spécialité arts plastiques a pu explorer et transcrire l’espace en articulant la vue satellite et la reconstitution, la projection mentale et la restitution documentaire.