Pour l’artiste David Droubaix, la plasticité d’une installation ne se limite pas forcément à son aspect visuel.
Dans la « Stratégie de l’asphyxie » de 2011, David Droubaix accumule d’anciens postes radios sur une structure métallique. Il en résulte une cacophonie due à la perturbation de chaque radio par les autres mises en route. Le spectateur , perdu, ne peut comprendre ni saisir les informations qui sont diffusées par les postes. Le travail de David Droubaix offre un lien évident avec les fluxs d’informations et le fonctionnement des mass-médias qui nécessitent un certain recul de la part de celui qui les aborde. La grisaille domine l’installation, comme une sorte de brouillard qui perdrait inexorablement le spectateur. L’artiste entend aussi placer son travail dans une approche d’ordre musical, puisqu’il évoque Zbigniew Karkowski comme l’une de ses sources de réflexion.
Lors de la visite, les élèves ont pu comprendre le sens du mot asphyxie dans la mesure où les sons perturbaient quelque peu l’écoute et les échanges entre élèves et enseignant.
Il a donc fallu laisser la place à une découverte sensible sous forme de croquis des oeuvres avant de pouvoir échanger par la suite dans la quiétude de la salle de cours.
La Classe Horaire Aménagé Arts Pluriels cherche à confronter différentes pratiques artistiques. L’eroa était l’occasion pour certains élèves de se muer en médiateurs culturels pour partager leur expérience auprès de plus jeunes élèves.
Le 16 novembre, jour du vernissage de l’eroa du collège Jules Ferry de Douai, des Médiateurs culturels un peu spéciaux sont intervenus auprès de deux classes de 6e et de 5e. En effet, les élèves de la Classe Horaire Aménagé Arts Pluriels avaient préparé la visite de l’exposition de David Droubaix, ainsi que celle des travaux des élèves du collège. Lors de la préparation de cette visite, les élèves de 4e et de 3e, il est apparu plusieurs questions.
Comment les élèves allaient-ils se comporter devant d’autres élèves, certes plus jeunes? Allaient-ils prendre la posture d’un « prof bis » ou allaient-il tenir un rôle? Quelles serait la distance ou la proximité qu’ils entretiendraient vis à vis de leur public? Allaient-ils lire un texte préparé à l’avance, ou bien allient-ils rebondir sur les questionnements des élèves, le jour de la visite?
Autre question et non des moindres, comment retranscrire le sens des installations de David Droubaix en laissant une place à l’émotion de la découverte chez de jeunes élèves? En effet, là réside la difficulté, jusqu’où dévoiler les informations à propos de l’œuvre?