Pour la deuxième année consécutive, l’EROA du collège Victor Hugo de Somain a travaillé en collaboration avec le MAC’s du Grand Hornu en Belgique. Le travail a commencé par une réunion de travail avec l’équipe pédagogique du musée afin de cibler des œuvres réunies par une thématique qui était : « Jeux d’enfants », le regard des enfants sur le monde. L’idée demeure de faire découvrir à un public élargi un grand musée, des œuvres d’artistes contemporains, et de créer autour du thème qui réunit les œuvres :
– Denicolai & Provoost, E’tutto oro, 2008 (dessin animée couleurs et sons), durée 1:03 en boucle.
– Léo Copers, Maquette espace de cristal accessible (87/E), 1979 – 1987, cristal et silicone, 42x37x41cm
– Michel François, Sans titre, 1999, sélection de 7 des 22 impressions jet d’encre, 112,5x75cm
L\’EROA reste pour nous un point de rassemblement. C’est la confirmation d’un territoire artistique, dans le cadre du Parcours d’Éducation Artistique et Culturel (de la maternelle au lycée). Nous tenons ainsi à prolonger une dynamique en croisant les expériences entre les équipes des différents niveaux (primaire et secondaire). Ainsi, nous avons fait participer une classe de lycéens, une école maternelle, cinq écoles primaires et l’ensemble des collégiens. L’exposition a donc touché un public âgé de 5 à 16 ans (environ 800 élèves).
Nous avons proposé aux visiteurs extérieurs de faire une « visite-atelier » qui a permis de parcourir l’exposition (des œuvres du Grand Hornu, ainsi que des travaux réalisés dans différentes disciplines par les collégiens) puis de réaliser une production plastique en lien avec la thématique. Cette partie de l’exposition a été présentée par des élèves du collège qui ont été formés tous les mardis midi, dans le cadre de l’accompagnement éducatif. Clin d’œil cette année : parmi les lycéens visiteurs nous avons compté des anciens guides de l’opération. Ce moment a eu une saveur particulièrement nostalgique pour eux.
L’ensemble de ces travaux a été exposé dans une salle attenante et le vernissage fut l’occasion pour les parents du collège, des écoles et du lycée de les découvrir. Nouveauté cette année, une enseignante en Lettres du collège a proposé à deux classes du niveau CM2 un atelier d’écriture face aux œuvres. A travers une série de questions simples, les élèves ont imaginé ce que la sculpture de Léo Copers pouvait par exemple leur raconter, si elle savait parler (exemple : « voles moi ! »).
En ce qui concerne nos collégiens, ils ont réalisé plusieurs actions en lien avec la thématique et les œuvres au cours de l’année. Ils ont aussi visité l’exposition durant le cours d’arts plastiques. Le niveau 4ème (121 élèves) a visité le site de la structure prêteuse du Grand Hornu dans le cadre de l’Histoire des Arts (et notamment du programme d’Histoire Géographie du niveau: le XIXème siècle, l’âge industriel), avant bien évidemment, eux aussi, de découvrir les œuvres prêtées au collège. La totalité des élèves de 3ème ont suivi une conférence dans la salle où étaient exposées les œuvres, de deux guides du MAC’s. Le but était d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posaient ainsi que préparer une fiche autour de l’une d’elle pour leur dossier qu’il soutiendrait à l’oral, dans le cadre de l’épreuve d’histoire des arts du DNB.
En Arts Plastiques, les élèves ont réalisé un sujet par niveau sur le thème de l’exposition, en regard des œuvres (notamment pour Léo Copers, un travail sur la cabane en 3ème qui a eu beaucoup de succès auprès du jeune public).
En anglais, les élèves ont rédigé un texte qui décrit les jeux amusants auxquels ils jouaient quand ils étaient petits, ainsi que les émotions et souvenirs liés à ces derniers. Ces textes étaient illustrés de photographies des élèves plus jeunes.
En lettres, parmi les productions présentées, des élèves de 4ème ont rédigé des lettres s’adressant à eux même, dans le passé. Vous seriez étonnés par les conseils qu’ils ont pu se donner.
Dans le cadre du nouveau programme d’Éducation Morale et Civique, et en regard des productions photographiques de Michel François, les élèves de 6ème ont été amenés à découvrir les droits et les devoirs des enfants dans le monde mais aussi la définition du terme d’identité et ce qu’il implique. Le collègue d’histoire géographie de la classe du lycée de seconde a proposé de réinvestir le thème du jeu et de l’enfant (un travail autour du thème du jouet et de ses représentations sociales). L’égalité, les différences et les discriminations sont des thèmes au programme d’EMC: montrer comment les jouets, dès le plus jeune âge, peuvent véhiculer des représentations sociales ou contribuer à les modifier.
La formation qualifiante restauration du collège a de nouveau préparé avec succès un buffet à thème pour le vernissage.
Le club « Arts » a formé une équipe de guide-élèves sélectionnés sur chaque niveaux qui ont présenté une partie de l’exposition aux écoles maternelles, primaires et aux lycéens. De plus, ils ont monté une œuvre collective in situ dans une classe inoccupée et vidée du collège (un travail impressionnant inspiré de la vidéo de Denicolai et Provoost : un nuage suspendu de méduses fabriquées en sachets plastiques) qui faisait aussi partie de cette présentation.
Une bonne partie des classes des écoles primaires avaient réalisé des productions plastiques préparées en amont. Ils ont été ravis de pouvoir les présenter dans l’espace que je leur avais réservé au sein de l’exposition de travaux d’élèves du collège et du lycée.
Comme vous pouvez le constater, il m’est difficile de faire une liste complète de l’ensemble des actions liées à l’EROA. Tout comme il m’est difficile de nommer toutes les personnes qui ont œuvré au bon déroulement de cette opération afin de les remercier. Chaque année, on compte plus de personnes investies, et plus de demandes pour y participer. Cette dynamique traduit l’évolution d’un public qui au début était timide et qui maintenant, attend impatiemment la réunion de présentation du projet. Il s’inscrit aussi parfaitement dans la continuité des apprentissages, notamment avec le cycle 3 dès l’an prochain. Nous comptons aussi travailler avec une nouvelle structure, de nouveaux artistes. De belles perspectives…
Julien Sampson