Éléonore Saintagnan – Collège Moulin Blanc – SAINT-AMAND-LES-EAUX – octobre 2015

Pour l’inauguration de l’EROA au collège du Moulin-Blanc à Saint-Amand-les-Eaux, l’artiste Éléonore Saintagnan a assuré la scénographie dans la salle polyvalente (quatre espaces) :

  1. la projection (visualisation) de deux portraits flamands par deux moniteurs placés aux murs au niveau des yeux du spectateurs (les deux lecteurs DVD étaient laissés visibles sur le sol (moniteurs et lecteurs DVD étaient prêtés par LE FRESNOY) ;
  2. la projection de la vidéo « Les beaux menteurs » sur grand écran que Madame Saintagnan avait créée la semaine auparavant avec des élèves de 5;
  3. une série de masques-heaumes d’animaux fabriqués par les élèves de 6e exposés en deux ronds, le tout à même le sol et éclairés par deux lampes projetant les ombres de ces masques sur les murs ;
  4. un ordinateur montrant un diaporama de portraits singuliers réalisés par les élèves de 4e.

Seules les lumières provenant des écrans et des lampes éclairaient la salle. La salle polyva-lente devenait un espace différent qui était ressenti par les élèves (ainsi que par les personnes présentes lors du vernissage) entrant dans les lieux, un espace intime, un espace mystique, un espace d’art !

Durant cette seconde journée, Éléonore Saintagnan a accueilli une centaine d’élèves. Elle a présenté son travail et répondu à des questions telles que « Pourquoi dans sa vidéo Les beaux menteurs les élèves portent-t-ils un masque ? » Le soir, en accueillant le public, elle est restée tout aussi disponible.

Une semaine a été réservée à l’accueil du public extérieur et tous les collégiens ont aussi pu visiter l’exposition.

L’univers d’Éléonore Saintagnan oscille entre le vrai et le faux, la réalité ou non des messages, des informations qui nous sont transmises comme les légendes urbaines, les récits d’enfance.

  • Les portraits flamands semblent des photographies et pourtant, imperceptiblement, ils (les personnages) bougent ; c’est de la vidéo.
  • La vidéo « Les renards », projetée aux élèves de 5e lors de la journée d’Éléonore Saintagnan au collège, retracent trois histoires d’animaux. À partir d’une base concrète, elles ont circulé de bouche à oreille. Dotées d’un caractère propice à l’extrapolation, elles se sont assimilées à des légendes et constituent un terrain favorable à la fantaisie. Que reste-t-il de la réalité ?
  • Éléonore Saintagnan en rajoute : des animaux réels côtoient des animaux en carton- pâte. Le film se joue des codes et des genres, mêlant des formes aussi variées que la reconstitution, le film animalier, l’animation 3D et/ou le montage d’archives.
  • Pour la réalisation de sa vidéo, Éléonore Saintagnan avait demandé à dix élèves de 5e de se remémorer une histoire qu’on leur avait racontée dans leur tendre enfance. Ce récit devait commencer par « On m’a raconté… » et se terminer par « Je ne sais pas si c’est vrai ou faux. »
  • Les élèves ont été filmés racontant leur histoire sans porter de masque. Ensuite ils ont revêtu un masque d’animal choisi parmi les masques des 6e. Lors de la projection, les élèves ont eu la surprise de s’entendre parler avec le masque. Éléonore Saintagnan avait une fois de plus perturbé la réalité par le biais du montage.

Les élèves de chaque niveau ont réalisé un sujet d’arts plastiques en lien avec les programmes et l’œuvre d’ Éléonore Saintagnan.

Les 6e ont interrogé le rapport de l’Homme à l’animal ainsi que leur propre relation au monde animal.

Ils se sont mis dans la peau de l’animal :

  • en élaborant un récit autour d’un animal transféré par l’homme hors de son milieu naturel ;
  • en réalisant un masque-heaume de leur animal ;
  • en portant ce masque ;
  • et en mimant son déplacement.

Les 5e ont abordé les grands peintres du XVIIe siècle flamand par le détournement de l’image.

  • Comment raconter une histoire à partir d’une image ?
  • Comment raconter une histoire en images ?

Après avoir observé la composition, le jeu des regards ou des gestes, les élèves ont imaginé quelle histoire peut raconter un tableau du XVIIe siècle (Vermeer, De La Tour, Rembrandt, Le Caravage, Régnier) et réalisé une séquence narrative sous forme d’une BD en recadrant, en jouant avec le champ et le hors-champ des images.

Les 4e, en binôme, ont travaillé le portrait : un portrait-singulier en choisissant le cadrage et l’angle de vue;

  • Comment poser pour une photographie ?
  • Comment donner sens à cette pose ?
  • Le photographe a-t-il un rôle ? Si oui, lequel ?

Les 3eont travaillé sur la mise en scène, dans un espace.

  • Comment voir autrement ?
  • Comment les opérations d’intervention plastique réinventent-elles l’image et la perception que l’on en a ?

Ils ont effectué en salle pupitre un montage : l’intégration de leur monument (projet réalisé au 1er trimestre pour l’HDA, thématique Art, État, Pouvoir) dans un espace du collège.

En français, les 5e ont travaillé autour d’une séquence intitulée « Récits d’ici et d’ailleurs…, quand les animaux prennent la parole des hommes ! » par le biais d’un groupement de contes d’origine étrangère et de fables du XVIIe au XXe siècle autour de la problématique : « Les animaux sont-ils les mieux placés pour parler des hommes ? »

En SVT, le film « Les renards » a été réinvesti dans le cadre de la thématique Peuplement d’un milieu : Quelle influence directe l’homme a t-il sur son milieu ?