Dans le cadre de l’eroa, les élèves ont été amenés à s’interroger sur les rapports des œuvres au temps. Il nous a donc semblé intéressant de faire se questionner les élèves latinistes sur ce thème et notamment en classe de 4ème : en effet ils ont été sensibles à la place que l’architecture antique et ses vestiges qui nous sont parvenus à travers les siècles pouvaient occuper dans leur réflexion. Ils ont ainsi pu apprendre à voir la beauté de la ruine. A titre d’exemple, les photos du site de Paestum en Italie sur lesquelles on peut voir trois temples grecs en ruine dans un écrin de verdure n’ont pas lassé de faire réagir nos latinistes qui ont estimé que l’ « on pourrait presque dire que c’est encore plus beau comme ça qu’avant ».
Sans le savoir, et à leur manière, ils produisaient presque une analyse baudelairienne de la situation : «tu m’as donné ta boue et j’en fais de l’or» clamait le poète ; ici, ce qui joue le rôle de l’alchimiste, c’est le temps qui transforme, par l’érosion, ces temples grecs en ruines dont toute la beauté réside à présent dans le charme qu’elles dégagent. Ainsi, le temps n’est plus destructeur ; au contraire il devient un processus créateur. De même que chez Victor Hugo dans son poème « Éclaircies » nous pouvons lire que « le brin d’herbe palpite aux fentes du pavé », de même, au lieu de voir dans les ruines gréco-romaines les restes amoindries par le temps des monuments antiques, la réflexion de nos élèves les a amenés à y voir la naissance d’une autre forme de beauté.
Les élèves latiniste de 4ème ont donc conçu des tours d’inspiration antique en sucre qu’ils ont également peintes afin d’imiter les couleurs qui décoraient les édifices et les statues antiques comme sur le fronton du Parthénon de l’Acropole d’Athènes ou sur l’aurige de Delphes.
Projet interdisciplinaire (arts plastiques/latin) sous la tutelle de Mme Boguet, professeur d’arts plastiques et M Deloffre, professeur de lettres classiques.
Mr DELOFFRE, professeur de lettres classiques.