Jacques Declercq, artiste graveur né en 1930 à Calais, a pratiqué la gravure sur bois durant plusieurs années. Par la suite, il s’est appuyé sur son expérience et sa maîtrise de la technique pour élaborer des œuvres originales et personnelles qui ont évolué avec le temps.
Au cours de ses promenades régulières au bord de la mer, il observe les traces de l’eau et du vent dans le sable, il ramasse fragments de bois, cailloux, galets portant aussi les marques des éléments. Naît alors le désir de rivaliser avec la nature. Il se met à fabriquer ses encres et ses papiers, il se prête à des expérimentations, utilisant sa presse pour créer des empreintes plus ou moins profondes, des reliefs plus ou moins saillants, des couleurs plus ou moins lumineuses. Il parle d’une « approche sensuelle et tactile de l’estampe », comme s’il voulait davantage éprouver les sensations que la gravure lui a toujours procurées.
Plus tard, son travail devient plus épuré. Il semble revenir à la gravure, sans les outils et sans les images qui vont avec. Il utilise de la tarlatane sur laquelle il dépose sa pâte à papier, jouant sur les pleins et les vides, installant ses pans de papier dans l’espace comme une espèce de dentelle avec laquelle la lumière joue.
Christine Robert