MUSEE DU DESSIN ET DE L’ ESTAMPE Gravelines – L’art face à la guerre – collège Jean Rostand – LOON PLAGE -2024

La dimension pédagogique de cet EROA

Pour ce 6ème EROA du Collège Jean Rostand nous avons renouvelé un partenariat avec le Musée de l’estampe et du dessin originale de Gravelines avec une nouvelle thématique qui a porté sur les rapports entre l’art, les conflits et la façon de les représenter. Par conflit on entend : une lutte armée, un combat entre deux ou plusieurs puissances qui se disputent un droit (un conflit mondial par exemple). Les synonymes étant : bataille, guerre, hostilités, lutte. La problématique a été la suivante : l’art peut-il représenter l’indicible ? Et comment représenter la guerre ? Quelle place peut occuper un artiste face au conflit ?

Nous avons travaillé de façon interdisciplinaires (arts plastiques, histoire-géographie, français et Éducation Physique et Sportive) selon différents angles :

– une approche stratégique à travers deux estampes du XVI ème siècle représentant une bataille à Gravelines.

– une vision absurde et burlesque avec Gustave Doré qui représente « Gargantua » de Rabelais.

– des représentations vues « de l’intérieur » de la Première Guerre Mondiale à travers deux artistes qui se sont retrouvés sur le front : Félix Del Marle et Marcel Gromaire.

– une démarche surprenante avec le travail deux graveurs contemporains : Christian Zeimert (qui a eu recours à l’humour noir) et Micha Laury (qui a impliqué une sculpture en chocolat et l’intervention du public dans le processus de création de son estampe).


Une partie de l’exposition avec la série d’estampes réalisée par Marcel Gromaire.

Marcel Gromaire.
Le sommeil. L’homme de troupe.
16,6 cm x 15,8 cm. 1918. Gravure sur bois.

Micha LAURY,
Don’t be a chocolate soldier
– 1969 – 1994.
Dimensions de l’œuvre : 105 x 74 cm. Technique : Offset quadrichromie et sérigraphie 1 couleur

La dimension artistique de cet EROA

L’ensemble des niveaux de classe de classe étaient concerné. Les axes de programme questionnés en arts plastiques portaient sur la représentation plastique ainsi que sur les dispositifs de présentation (en ce qui concerne le niveau 3ème). Nous avons aussi abordé la matérialité de la production et la représentation plastique. Les élèves ont pratiqué en cours d’arts plastiques à partir de proposition de travail selon les niveaux :

6ème : les élèves devaient représenter de l’enfer et du paradis en utilisant d’abord la technique de la peinture digitale puis en poursuivant via la technique de la gravure.


5ème : les élèves devaient représenter un portrait monstrueux de la guerre à travers une technique graphique ou picturale puis en poursuivant leur démarche avec la technique de la gravure. Ce travail est rentré en résonance avec les
portraits déshumanisé et monstrueux de Gromaire ou l’aigle géant qui détruit la cathédrale de Reims d’Albert Robida.

ROBIDA Albert (Auteur) (Compiègne 1848 – Neuilly-sur-Seine 1926). Reims. Les villes martyres

1914 – lithographie. 46,5 cm x 32,5 cm.


4ème : La guerre sous différents angles. Après avoir observé les différents genres dans la peinture académique les élèves devaient représenter leur propre vision de la guerre (par une technique graphique ou picturale puis en utilisant la gravure). Au lieu de représenter uniquement des champs de bataille certains ont ainsi préféré représenter des scènes de la vie du quotidien, des portraits ou des paysages. Cette liberté a permis de développer chez eux un certains esprit critique. Une réflexion nourrie par des textes observées en cours de français et d’histoire géographie. Ils devaient clarifier leurs intentions et analyser les effets obtenus via la technique de la gravure.


Une pratique collective a également été organisée pendant un cours d’acrosport en EPS en s’appuyant sur des œuvres célèbres qui représentent une scène de la Révolution française ou une situation tragique (« La liberté guidant le peuple de Delacroix » et « Le radeau de la méduse » de Géricault ou encore « Les inaptes au travail » de David Olère). Cela a permis aux élèves de se poser des questions en matière de composition, de cadrage et d’ambiance colorée.


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3ème : l’art face aux conflits mondiaux.

Au travers d’un EPI avec les cours de français, les élèves devaient « dénoncer les travers de la société » en axant leur intérêt sur un conflit en particulier (incluant les enjeux climatiques). Leur pratique n’était pas restreinte à la gravure mais certains se sont tournés vers cette technique. Ils devaient prendre en compte l’espace d’exposition. Leurs productions ont été présentées lors des portes ouvertes avec l’EROA (dans des pièces à part pour ne pas les confondre avec les œuvres). Leurs productions ont été accompagnées d’un texte explicatif pour clarifier les intentions et travailler ainsi sur les compétences théoriques.

Sa dimension culturelle et le rayonnement de l’établissement

Le vernissage s’est très bien passé avec environ 150 personnes présentes (il était organisé pendant les portes ouvertes du collège). Tous les élèves du collèges devaient analyser au moins une estampe proposée pour développer des compétences culturelles. Les élèves étaient donc préparés pour présenter les estampes exposées. Ils étaient nombreux à vouloir participer au vernissage ainsi qu’à l’accueil des élèves du primaire mais une sélection d’une quinzaine d’élèves a été faite pour des raisons pratiques. Une classe s’est également rendue au Musée Maritime et Portuaire de Dunkerque pour observer des représentations de fortifications réalisées par Vauban.

Les liaisons écoles – collège avec les écoles du secteur se sont bien déroulées. Elles ont été assurées par les élèves de différents niveaux du collèges qui ont proposé aux élèves de primaire un atelier de gravure et un atelier de médiation. Le fait d’avoir acheté une presse à graver a facilité la mise en place des ateliers de pratique.


Une sortie est aussi planifiée au musée de l’estampe et du dessin de Gravelines le mardi 1
er juillet avec un groupe d’élèves volontaires en provenance de plusieurs niveaux de classes (pour une médiation culturelle et un atelier de pratique). Le musée étant complet en mai et fermé en juin nous avons dû décaler la sortie des 6
ème initialement prévue.

Pour l’ensemble des projets : https://fr.padlet.com/marc_goedert/arts_plastiques