
La dimension pédagogique de cet EROA
Pour ce 5è EROA nous avons emprunté des estampes réalisées par Pascale Hémery et Jean-Baptiste Sécheret auprès du musée de Gravelines ainsi que des photographies de Michel Séméniako et Ralph Hinterkeuser auprès du Centre Régional de la Photographie.

Le Centre Régional de Photographie de Douchy-les-Mines.
© Vincent Everarts, 2018

Le Musée du Dessin et de l’Estampe originale de Gravelines
Ces œuvres portaient toutes un regard sur un thème commun : la ville.
Ces œuvres portaient toutes un regard sur un thème commun : la ville.


La ville vue comme un espace sensible, poétique, pas seulement comme une zone habitable répondant à des besoins du quotidien. Car si les villes ont des fonctions pratiques évidentes elles peuvent être également interrogées par les élèves pour leur dimension poétique, narrative ou symbolique. Inviter les élèves à se demander en quoi la ville, ses bâtiments, ses rues,… peut exprimer une pensée singulière, tel était l’objectif. Les représentations de villes actuelles ont également permis de révéler aux élèves une facette de notre société. Les élèves devaient s’approprier la ville et s’exprimer à travers elle sans effacer ce qui revêt sa spécificité lorsqu’elle est nommée. Si les élèves de 6ème devaient par exemple représenter Athènes lors de l’Antiquité les élèves de 4ème et de 3ème ont porté leur intérêt sur des villes actuelles.
L’ensemble des niveaux de classe de classe étaient concerné. Les axes de programme questionnés en arts plastiques portaient sur la représentation plastique ainsi que sur les dispositifs de présentation (en ce qui concerne le niveau 3ème). Nous avons aussi abordé la matérialité de la production et la représentation plastique.
La dimension artistique de cet EROA
Certains élèves ont compris que le fait de représenter une ville permet de révéler notre manière de vivre. Ils ont on cerné les enjeux du ravail de Ralph Hinterkeuser qui, en 2001, a édité un livre qui rassemble différentes photographies sur Lille avec ses aménagements. Sa démarche explore les articulations et des différentes strates qui constituent le tissu urbain. Des élèves ont vu dans son travail une expression de notre individualisme et des problèmes de surpopulation. Ralph Hinterkeuser indique d’ailleurs que les bâtiments sont comme des « signes de la condition humaine » (…) « Pour moi, les bâtiments reflètent les épreuves et les tribulations de l’humanité »
Les élèves ont également pu observer le travail que Michel Séméniako qui photographie de nuit, depuis 1980, des paysages, architectures et objets sur lesquels il intervient à l’aide de faisceaux lumineux. En redessinant des contours fictifs, en multipliant les directions d’ombre et de lumière, il sculpte des volumes qui transposent les objets et les paysages dans un univers onirique où les frontières entre visible et invisible, réel et imaginaire, s’entremêlent. Sa série Nuit blanche (1990) restitue le paysage des souvenirs des habitant·es de Douchy-les-Mines. Les élèves on perçu dans son travail la représentation d’une ville abandonnée, une ville « fantôme » et mystérieuse.
La circulation des ombres et des lumières ainsi que la symbolique qui pouvaient émaner des différents lieux dans une ville se retrouvaient également dans l
es différentes estampes.
Jean-Baptiste Sécheret travaille souvent à partir du motif. Il n’y a a ucune présence humaine dans ses représentations de villes (Paris et Madrid pour l’exposition) où le temps semble figé, d’où une certaine gravité et une charge mélancolique. Les élèves ont vu dans son travail des visions parfois négatives (une ville fantôme ou sur le déclin) et une atmosphère particulière (comme si une personne s’était faite assassinée). D’autres ont vu une atmosphère féerique qui leur rappelait Noël (avec sa vue sur la cathédrale de Paris enneigée).

« Lille Métropole »
Domiciles, rue Georges Courteline
, 2001. Collection du CRP /,
©
Ralph Hinterkeuser.

« Nuit blanche »,
Derrière l’église Saint Paul, Douchy-les-Mines
, 1990.
Collection du CRP /,
Michel Séméniako

Neige, Le grand désert d’hommes,
2006. Lithographie. 50 x 65 cm. Jean-Baptiste Sécheret


Une vision multiple de la ville qui s’est articulée au niveau de la pratique des élèves en 4 axes selon les niveaux de classe :
– 6ème : la ville et son rapport à la mythologie. Les 6ème devaient représenter le mythe d’Athènes via la technique de la gravure (et en plusieurs images).
– 5ème : la ville dans le futur ou comment imaginer la ville de demain ? Les élèves pouvaient représenter ou concevoir en volume de véritables architectures.
– 4ème : la ville au présent avec une série de textes vues en français pour alimenter la réflexion des élèves libres de représenter leur propre vision d’une ville mondiale (projet raccroché à un EPI français / histoire-géographie). Les textes vus en français étaient : « Cannibale » de Denaeninck.1998, « A New York, 1956 » de Léopold Sédar Senghor et « Les Fenêtres », 1869 de Charles Baudelaire.
– 3ème : la ville comme espace d’exposition. Cette approche devait amener les élèves de 3ème à considérer la façon de présenter leurs productions et le lieu choisi (considéré comme consubstantiel à l’œuvre). Ils ont travaillé de façon virtuelle et ont porté un autre regard sur la ville (vue comme un espace de présentation).




Les élèves de 6è, 5è et 4è ont questionné la représentation en représentant tout d’abord une ou plusieurs images (avec des outils graphiques, picturaux et pour certains en volume). Puis ils ont poursuivi le processus de création avec la gravure en utilisant des plaques transparentes et des pointes sèches.
Les élèves ont ainsi pu expérimenter les possibilités de cette technique, découvert la part d’inattendu qui émane de ce procédé, sans pour autant perdre de vue leurs intentions de départ. Ils ont effectué une investigation des relations entre quantité et qualité de la couleur. Il ont exploré sa dimension sensorielle (en travaillant sa teinte, son intensité et ses nuances). Ils ont a
ppris à tirer parti des interrelations entre les médiums et les techniques à des fins expressives en choisissant la taille de leurs supports.
Leurs productions ont été accompagnées d’un texte explicatif pour clarifier les intentions et travailler ainsi sur les compétences théoriques.

La dimension culturelle et le rayonnement auprès de l’établissement
Le vernissage s’est très bien passé avec environ 50 visiteurs (il était organisé pendant les réunions parents professeurs des 6è et des 5è). Au final nous avons eu une centaine de visiteurs car 50 autres personnes sont venues pendant les réunions parents professeurs des 4è et des 3è . Un nombre similaire à celui de l’an dernier.
Tout les élèves du collèges devaient analyser au moins une estampe proposée pour développer des compétences culturelles. Les élèves étaient également préparés (notamment par l’ajout de documents envoyés par le CRP) pour préciser les intentions des photographies exposées. Ils étaient nombreux à vouloir participer au vernissage ainsi qu’à l’accueil des élèves du primaire. Les liaisons écoles – collège avec les écoles du secteur se sont bien déroulées comme prévues. Elles ont été assurées par les élèves de différents niveaux du collèges qui ont proposé aux élèves de primaire un atelier de gravure et un atelier de médiation.
Enfin, comme chaque année un voyage culturel à Paris a été organisé en mai. 52 élèves de (4ème et de 3ème) on pu découvrir l’architecture du centre ville, ses boulevards et ses places ( dans le quartier du Marais). Ils ont pu repérer et observer également des monuments célèbres lors d’une promenade en bateau mouche.
Lien pour observer l’EROA : https://fr.padlet.com/marc_goedert/arts_plastiques
Marc GOEDERT, enseignant en arts plastiques au collège Jean Rostand à Loon-Plage