Nicolas Tourte – Je perturbe la réalité – Pratiques artistiques – Collège Boris Vian – COUDEKERQUE-BRANCHE – mai 2015

  • Les artistes peuvent-ils rejouer le réel ? Comment voir autrement ?

Sans intervenir physiquement sur les lieux, ni retoucher l’image informatiquement, les élèves de 4e du collège Boris Vian de Coudekerque-Branche, ont du réaliser, en cours d’Arts Plastiques, une photographie numérique qui montre une réalité perturbée en intégrant un objet là où on ne l’attend pas ou en créant une situation surprenante. Grâce à cette photographie, le regard du spectateur a du changer sur le monde qui l’entoure.

La construction et la transformation des images, que Nicolas Tourte propose dans l’exposition eroa, ouvrent des questions et des opérations relatives au cadrage, au point de vue, au montage. Les opérations d’interventions plastiques réinventent l’Image et la perception que l’on en a.

  • Questionnements : pourquoi regarder le monde qui nous entoure avec une échelle différente ? Qu’est-ce que cela implique ?

Pour le projet eroa autour des œuvres de Nicolas Tourte, les élèves de 5e ont été initié aux retouches d’images sur ordinateur en salle pupitre pendant les cours d’Arts Plastiques au collège Boris Vian. Les élèves ont réalisé un projet « in-situ » dans la salle d’Arts Plastiques. Chacun a du produire une image qui met en évidence l’idée d’échelle (de taille, de dimensions), mais qui inverse les proportions entre la taille des personnages et celle des objets de la salle d’Arts Plastiques.

Par des renversements d’échelle, le travail de Nicolas Tourte questionne avec humour et dérision la place de l’homme dans l’univers.

Œuvres de référence entre le projet et le travail de Nicolas Tourte :

Slinkachu (1979 – ), Little people, 2008. Photographie couleur issue de la série « Little People Project« .

Ron Mueck (1958 – ), Boy, 1999. Sculpture, matériaux divers : silicone, résine polyester, peinture, 4,9 x 4,9 x 2,4 m.

Katy Couprie (1966 – ) et Antonin Louchard (1954 – ), Commando purée, tiré du livre « A table« , 2004. Albums Petit POL – La petite bête. Editions Thierry Magnier.

Do-Ho Suh (1962 – ), Floor, 2003. Installations, PVC figures. Dimensions variables.

Jack Arnold (1916-1992), L’Homme qui rétrécit, 1957. Film de science-fiction américain en noir et blanc, avec Grant Williams, Randy Stuart, Paul Langton. Durée : 1h20.

Jeff Koons (1955 – ), Puppy, 1990. Fleurs en armature. Dimensions : 12 m de haut.

  • Questionnement : Comment un artiste parvient-il à questionner des modes de vie avec ironie et sans donner de solutions tranchées ?

En cours d’Arts Plastiques, pour le projet eroa du collège Boris Vian à Coudekerque-Branche, les élèves de 5e ont représenté une scène faisant apparaître un élément qui ne sera pas ce que l’on croit au départ. Le travail a suscité une surprise, quelque chose d’absurde.

Le travail de Nicolas Tourte nous emmène vers un mode onirique, parfois fantastique, dans lequel la réalité semble détournée, souvent avec humour et dérision. L’artiste nous livre une approche sensible du monde et de l’espace.

  • Questionnements : pourquoi un artiste a-t-il recours à l’absurde ? Quel est le statut de l’objet dans une œuvre d’art ?

Suite à l’étude du carton d’invitation pour annoncer l’exposition eroa du collège Boris Vian de Coudekerque-Branche, les élèves de 6e ont du récupérer différents objets du quotidien. Par l’intervention des élèves cet objet (de petite taille) a du devenir inutile, il ne peut donc plus servir.

Les objets de Nicolas Tourte amènent le spectateur à prendre du recul face aux objets qui nous entourent et à l’utilisation que nous en faisons.

Œuvres de références en lien avec le projet eroa et les œuvres de Nicolas Tourte :

Fabrice Hyber (1961 – ), Pof n°65 – ballon carré, 1998 – 2006. Cuir, 20,5 x 20,5 x 20,5 cm.

Jacques Carelman (1929-2012), Catalogue d’objets introuvables, 1969. Parodie du catalogue Manufrance.

Marcel Duchamp (1887-1968), Fontaine(réplique de 1964), 1917/1964. Faïence blanche recouverte de glaçure céramique et de peinture, 64 x 48 x 35 cm. Centre Georges Pompidou, Paris, France.

Richard Fauguet (1963 – ), Ming et Mong, 2004. Diptyque bois, clous, 73 x 42,5 x 3 cm, avec l’aimable autorisation de Art Concept, Paris, montrées à Pièges de l’amour, Frac Limousin, Limoges, 2004.

Man Ray (1890-1976), Cadeau, 1921. Fer à repasser garni de clous sur la semelle, 16,3 x 9,5 x 11 cm. Photographie de Man Ray.

Erwin Wurm (1954 – ), Fat car, Porsche, 2005. Matériaux divers, 130 x 230 x 465 cm.

Hendrik Kerstens (1956 –  ), Bag, 2007. Photographie numérique sur aluminium,108 x 87 cm. Photo courtesy Danziger Gallery.

Fanny Rougerie