La transformation de la matière : les relations entre matières, outils ,gestes.
La réalité concrète d’une œuvre ou d’une production plastique ; le pouvoir de représentation ou de signification de la réalité physique globale de l’œuvre.
La matière s’efface-t-elle derrière le motif qu’elle incarne ?
Le sujet de l’œuvre peut-il être la matière elle-même ?
Le référent disparaît -il de l’œuvre d’art donnant à voir uniquement la matière pour ce qu’elle est ?
Quel dialogue l’artiste instaure- t- il entre la matière et le sujet et/ ou le motif représenté ?
Quelle relation la forme, le motif et la couleur entretiennent elles pour créer une énergie, un mouvement ?
Cet Eroa aura pour but de faire comprendre aux élèves qu’une œuvre d’art ne peut se réduire à sa reproduction qui annule l’ensemble des caractéristiques physiques et plastiques. Il s’agira également de comprendre que les choix plastiques d’une œuvre d’art expriment les intentions de l’artiste. La matérialité d’une œuvre détermine sa perception.
Les élèves seront également amenés à comprendre une œuvre dans sa totalité pour appréhender ce qui est réellement donné à voir par l’artiste. La matière s’efface-t-elle derrière le motif qu’elle incarne ?
Le sujet de l’œuvre peut-il être la matière elle-même ?
Le référent disparaît- il de l’œuvre donnant à voir uniquement la matière pour ce qu’elle est ?
Quels dialogues la plasticienne instaure- t- elle entre la matière et le sujet et / ou le motif représenté ?
Les élèves pourront ainsi comprendre que la matérialisation de l’œuvre n’est pas forcément un but en soi.
L’ornement fascine par la puissance de sa beauté libre, la coexistence de son universalisme et de ces singularités, ce sentiment d’harmonie qu’il nous fait ressentir face au monde. Partout, de tout temps, questionnant le politique, l’ordre et le pouvoir, le spirituel, détesté et adoré, refoulé du monde de l’art, porteur de sens et de récit, au-delà de questionner le beau et l’utile, l’ornement pose aussi plus profondément la question de l’altérité.
Par sa forme, ses couleurs, la profusion de ses motifs, le travail de Stéphanie Laleuw explore une esthétique du vivant, reflet d’un monde holistique où il serait possible de tout métisser. L’ ornement est prolixe, envahissant. Organique, rhizomique, il contamine l’entièreté de l’œuvre, la dévore. Rappelant les enchevêtrements complexes de la nature, les univers bigarrés des marchés et carnavals du monde, il ne vient pas en supplément ; il est constitutif de la vitalité et de l’énergie recherchée.. Ce travail formel se conjugue à l’utilisation du tissu, de broderies familiales et de références artisanales reposant la question de l’usage subversif de l’ornement. travail surjoue les codes liés au genre féminin (motifs, tissus, broderie, couleurs…) intègre un artisanat dans lequel les femmes ont fait preuve d’une très grande créativité restée mineure dans la société. Féministe, son travail explore une mémoire collective sous-jacente au genre féminin et questionne notre rapport au monde et à l’autre.
Faisant écho aux enchevêtrements complexes de la nature, aux univers bigarrés des marchés et carnavals du monde, l’ornement est prolixe, envahissant il ne vient pas en supplément ; il est constitutif de la vitalité et de l’énergie recherchée dans l’œuvre.
Au travers de ce dispositif, on retrouve plongés dans l’univers des formes, des motifs, de la couleur, de la matière et du textile.
L’Eroa s’articulera autour de l’idée de croissance et de prolifération inhérente aux ornements et aux motifs, celle- là même que je qualifierai d’esthétique du vivant.
Marjorie FLOERS
Professeure d’arts plastiques
Collège Joséphine Baker Valenciennes