Propos de Damien Gette :
« De la performance à la sculpture, mon travail cherche à interroger les matières dans leur capacité à porter les traces de l’action du corps. Dans l’atelier, les gestes sont brefs et nombreux. Ils s’agglutinent, se répondent et se contredisent sur le lieu de la sculpture. Ainsi la sculpture est à la fois une scène où s’impro – vise une danse, un piétinement entêtant, le totem d’un rituel, un journal pesant. À considérer l’artiste en quête, je ne peux l’envisager que se déplaçant, mou – vant, passant d’un lieu à un autre, disponible à ce qu’il voit, à ce qu’il vit. D’autres diront qu’il pourrait boire les choses comme une éponge, qu’il est une sorte de récipient où elles coulent, un lit où se déposent des sédiments, une vacance que l’horreur du vide vient combler. L’artiste serait un marcheur dans le temps, il traverse les jours, se chargeant toujours des choses qu’il voit et des choses qu’il vit. C’est en se délestant, que le tas de ses fripes, de ses sacs et de ses bagages fait forme et donne à voir la substance de son précédent parcours. »
Œuvres exposées :
- Par le moindre vestige, 2021, cire, bois, plâtre, polystyrène, végétaux, 120 x 60 x 155 cm, production L’H du siège et 50° Nord – 3° Est 2
- Ligne de coups, 2020, plâtre, 100 X 10 X 10 cm, production Le Silence du Monde
- Plâtre 2, 2020, plâtre, 60 X 40 X 50 cm 4
- Plâtre 1, 2020, plâtre, 60 X 60 X 70 cm 5
- Protée, 2017, faïence et résine, 15 X 15 X 30 cm, production Ergastule Nancy
Le vernissage s’est ouvert en musique avec la prestation de la classe orchestre de l’établissement, suivi du traditionnel discours d’ouverture. Un beau moment de convivialité où l’art est au cœur des débats !
Les empreintes nées des workshops
Dans le cadre de l’eroa de l’établissement, deux classes de cinquième ont pu rencontrer Damien Gete et découvrir son travail en avant-première. Après une visite de l’exposition et une introduction sur la démarche qui l’a amené à ses œuvres, l’artiste a initié des ateliers de pratique reprenant les techniques de fabrication de certaines parties de ses œuvres. Par des moulages de terre et de plâtre, les élèves ont pu laisser la trace de leurs corps en réalisant des sculptures. Les travaux des élèves ont ensuite été installés in situ avec et par la main de l’artiste, comme partie prenante de l’exposition.
Les élèves ont pu se questionner sur les techniques de fabrication de la sculpture sans passer par la tradition, s’interroger sur le sens de produire sa trace, être attentif à l’inattendu produit par les aléas de la matière.
Regards de géomètre : l’empreinte au cœur du raisonnement
Tout au long de l’année scolaire, les élèves de la classe de 6e2 se sont intéressés au sujet de l’eroa pour produire un projet interdisciplinaire mêlant arts plastiques, français et mathématiques. Par le biais de la gravure, ils ont travaillé sur le thème de l’empreinte via différents axes : l’empreinte digitale et la digitalisation, les données, l’autoportrait, l’impression, etc. En mathématiques, ils ont réalisé des relevés de leurs empreintes pour calculer les minuties et créer une constellation à partir des calculs. En arts plastiques, ils ont découvert la pratique de la gravure et ont réalisé un autoportrait reprenant comme les empreintes digitales, un motif en boucle. En français, ils ont rempli le questionnaire de Proust pour réaliser un nuage de mots correspondant à leur personnalité. Ayant participé dans ce cadre au concours « Regards de géomètre », les élèves ont eu la chance de voir leur production exposée au musée des Beaux-Arts de Cambrai et ont pu présenter leur démarche lors d’une conférence avec un mathématicien.
Patricia Boguet, professeur d’arts plastiques.